La santé d'une femme est étroitement liée à la sécrétion d'hormones sexuelles. Ils déterminent la psyché, l'apparence de la peau et la manière dont le tissu adipeux se dépose. La règle des œstrogènes, mais pour notre féminité, la façon dont nous prenons soin de notre corps est également très importante. - Et dès le plus jeune âge - souligne le prof. dr hab. Violetta Skrzypulec-Plinta, méd.
J'ai demandé au prof. dr hab. n. med. Violetta Skrzypulec-Plinta, gynécologue et sexologue.
- Prendre soin de la santé d'une femme doit-il commencer par le berceau?
Prof. Violetta Skrzypulec-Plinta: Bien sûr. Après tout, même chez une fille nouveau-née, des symptômes inquiétants peuvent apparaître sous la forme de taches ou de saignements vaginaux, qui sont liés à l'œstrogénisation de la grossesse de la mère. Dans la période de la petite enfance, lorsqu'une fille commence à se développer, les lèvres peuvent coller ensemble (agglutination). Cela nécessite la mise en œuvre rapide d'un traitement hormonal (œstrogènes) ou d'une intervention chirurgicale pour séparer les lèvres. Avant la première menstruation, les changements inflammatoires se produisent le plus souvent dans la région des organes génitaux externes. Habituellement, la cause est, par exemple, une dermatite allergique. Après la première menstruation, les changements affectent les organes génitaux internes et sont généralement associés à des infections des voies urinaires. Ces infections peuvent être d'origine bactérienne, trichomonale, fongique ou virale.
- Quelle est l'infection la plus courante chez les petites filles?
V. S.-P.: Les infections chez les petites filles résultent souvent de leur incapacité à maintenir l'hygiène. Le rôle des parents est d'éduquer leurs enfants sur leur sexualité dès le plus jeune âge, la composante la plus importante étant l'hygiène personnelle. La difficulté commence lorsque l'infection revient plusieurs fois par an. Il est alors important de vérifier que votre enfant est exempt de parasites (par exemple les oxyures). Dans le cas d'infections fréquentes, il y a une chose très importante à retenir: le harcèlement sexuel, qui n'est pas rare. La semaine dernière, j'ai eu deux analyses médico-légales d'une fille qui a été agressée par un membre de la famille. Et voici une autre pièce manquante d'éducation sexuelle. Par honte erronée, nous ne parlons pas à nos enfants du bon et du mauvais contact. Nous ne prévenons pas que même un proche de nous peut nous blesser.
- Qui est le plus à risque de harcèlement sexuel?
V. S.-P.: Ce sont généralement des filles modérément retardées mentales, légèrement obèses. Mais qu’une fille soit en bonne forme intellectuelle ou non, il est important de lui parler de la puberté. Sur le fait que sa silhouette commencera à changer, que ses seins pousseront, que des cheveux apparaîtront, qu'elle aura ses règles et ce que cela signifie. L'éducation est irremplaçable. Il ne faut pas oublier que les filles handicapées intellectuelles grandissent physiquement de la même manière que les filles non handicapées. C'est une grave erreur de prétendre que cela ne s'applique pas à eux. Si nous ne la préparons pas à la menstruation, cela la traitera comme une chose sale, cela cachera le fait de la menstruation, et cela créera plus de problèmes émotionnels.
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V. S.-P.: À l'âge de 8-9 ans, les premiers cheveux apparaissent, les seins commencent à pousser, et enfin le moment de la première menstruation. Là encore, le rôle des mères ne peut pas être surestimé et elles devraient non seulement enseigner à la fille une bonne hygiène pendant les menstruations, mais aussi introduire l’habitude d’enregistrer les dates des règles suivantes. Pour les filles qui viennent me voir après leur première menstruation, j'enseigne l'auto-examen des seins. Je répète aux mamans qu'il vaut la peine de jeter un œil au régime alimentaire de leur fille, de les encourager à manger des légumes et des fruits, à faire du sport, car tout portera ses fruits plus tard.
V. S.-P.: C'est naturel, car les hormones viennent au premier plan. Les filles âgées de 15 à 16 ans ont plus d'initiation sexuelle que les garçons de cet âge. Cette tendance est observée partout dans le monde. Cependant, en Pologne, le problème est l'attitude des jeunes envers le sexe. Ils l'apprennent principalement sur Internet. Malheureusement, personne ne parle aux jeunes femmes des effets des relations sexuelles spontanées. Si nous ne montrons que les mauvaises conséquences d'une vie sexuelle précoce et «spontanée», nous pouvons nous attendre aux bonnes attitudes à cet égard. Une grossesse effrayante ne fera rien, car ce n'est pas tout.
V. S.-P.: La valeur de la relation doit être soulignée. Maintenant, le manque de sentiment, d'engagement, une approche presque mécanique du sexe et enfin un faible niveau de connaissance à ce sujet sont courants. L'année dernière, le sexe oral était le plus populaire, y compris le sexe anal. Et les jeunes pensent souvent que ce n'est pas du tout du sexe parce que cela ne fait pas d'enfants. Pour beaucoup, les relations sexuelles ne concernent que la pénétration vaginale. Et que personne ne pense que c'est une caractéristique distinctive de la jeunesse des marges ou des villes «brisées». La même chose se produit à la campagne, seules les circonstances de la nature sont différentes. Les comportements sexuels à risque sont partout. Je ne suis pas un puritain, mais il est difficile de trouver approprié de se déshabiller devant la caméra et de télécharger des vidéos sur le Web.
V. S.-P.: Diverses. Cela dépend aussi beaucoup des parents. La loi polonaise autorise l'utilisation de la contraception hormonale entre 16 et 18 ans, mais uniquement avec le consentement des soignants. De plus en plus souvent, les mères viennent au bureau avec leurs filles adolescentes et donnent leur consentement à l'utilisation de la contraception. C'est cool parce que vous pouvez protéger les filles contre les grossesses non planifiées. Mais la pilule à elle seule ne suffit pas: elle protège contre la grossesse, mais pas contre les maladies sexuellement transmissibles. La méthode la plus recommandée par l'OMS pour les jeunes femmes est la contraception hormonale (comprimé, patch, anneau, DIU, implant) et un préservatif. Les premières amours de nos filles sont généralement grandes, spontanées, et notre rôle est de les faire vivre sagement. C'est un autre élément de l'éducation sexuelle.
ImportantQui évite le gynécologue?
Le groupe de femmes le plus négligé en termes d'éducation est les femmes de 40+ et 50+. Cela se traduit par leur santé. Ils sont les moins examinés et n'ont souvent pas de gynécologue. Et ce sont eux qui contractent souvent un cancer de l'endomètre ou du col de l'utérus - des cancers qui ne devraient pas du tout se produire, car grâce à un contrôle systématique, ils peuvent être détectés tôt et traités tôt. De plus, certains cancers qui étaient autrefois diagnostiqués chez des femmes dans les 80 ans touchent désormais les 50 ans (par exemple le cancer de la vulve). Les jeunes femmes sont plus éduquées car elles peuvent naviguer sur Internet et acquérir des connaissances par elles-mêmes.
Vous avez mentionné les infections des voies génitales chez les jeunes femmes. Y en a-t-il vraiment autant?
V. S.-P.: Beaucoup. Mycoses, infections bactériennes, infections mixtes difficiles à cicatriser sont le quotidien d'un cabinet gynécologique. Les raisons des infections fréquentes sont nombreuses: d'une alimentation inadéquate à un comportement sexuel à risque, comme des changements fréquents de partenaires.
Avec le temps, cependant, les filles veulent s'installer et fonder une famille.
V. S.-P.: C'est vrai. Les femmes qui ne veulent pas poursuivre une carrière décident d'avoir un enfant assez rapidement. Cependant, il arrive souvent que les mères soient des femmes âgées de plus de 40 ans. Quel que soit l'âge, toutes les femmes doivent savoir qu'elles doivent prendre de l'acide folique avant la grossesse pour protéger leur bébé des malformations congénitales. Mais ils ne le font pas. Quoi qu'il en soit, que dire de la supplémentation en acide folique, puisque 3/4 des grossesses en Pologne ne sont pas prévues.
Et de quoi les femmes mûres devraient-elles se préoccuper en termes de santé?
V. S.-P.: Dans la période de 35 à 45 ans, les femmes attendent une contraception efficace pour pouvoir se développer, travailler et ne pas penser aux échecs de grossesse.Mais ils oublient que la période de périménopause commence à partir de 43 ans. Il y a des changements significatifs dans le fonctionnement du corps, des menstruations irrégulières. Un jour on se réveille en sueur, le monde est étrange, le mari est moins beau, le gendre est terrible, tout cela parce que notre profil hormonal a changé. Nous allons chez le gynécologue et il s'avère que c'est déjà la ménopause. Cependant, à mon avis, c'est peut-être le moment le plus amusant de la vie d'une femme si nous nous y préparons bien. Ce n'est pas la fin d'une vie attrayante - si nous avons développé l'habitude d'aller chez un gynécologue, de faire de la cytologie, de la mammographie et de l'examen des seins. Naturellement, pendant cette période, il peut y avoir des problèmes de santé gênants. Souvent, les patientes se plaignent de ne pas vouloir de relations sexuelles. Cependant, quand vous leur posez délicatement, il s'avère qu'ils ne veulent pas de gros plans, car ils sont douloureux pour eux. Après tout, la médecine est excellente pour traiter l'atrophie, c'est-à-dire la sécheresse vaginale. Parfois, la thérapie à l'acide hyaluronique suffit, et après le problème! La joie de vivre et le désir sexuel reviennent. Ceci est, bien sûr, une offre pour les femmes qui veulent être sexuellement actives.
Les femmes hésitent encore à faire des examens préventifs, même si l'on sait que grâce à eux, il est possible de détecter de nombreuses maladies à un stade précoce.
V. S.-P.: La réticence à se soumettre à des examens réguliers est un problème sérieux. Plus d'une fois, j'entends: «Pourquoi devrais-je me tester, ils trouveront quelque chose pour moi. J'ai tellement de choses en tête, il vaut mieux ne pas savoir ce que cela pourrait être. Non, ce n'est pas mieux. Si je sais, je peux faire quelque chose, je peux me sauver. Il existe des tests pour les femmes de certains groupes d'âge pour contrôler leur santé. La plupart des tests simples et indolores peuvent sauver des vies. Vous devez faire une cytologie, une échographie ou une mammographie. Mais tout aussi important est l'auto-examen des seins. Quand j'apprends par une femme de 30 ans que je suis le premier médecin à examiner ses seins, je suis désolé et honteux pour mes collègues. Une femme devrait exiger des tests et une évaluation fiable de sa santé. Et si elle ne comprend pas, elle devrait changer de médecin. Au cabinet de gynécologie, vous devez avoir besoin d'un équipement jetable, d'un pagne, d'un examen des seins, d'une cytologie et du transfert du résultat du test.
Chez les femmes plus âgées, de nombreux problèmes découlent de l'arrêt de la fonction ovarienne.
V. S.-P.: Oui, mais la plupart d'entre eux peuvent être corrigés. Le médecin doit poser doucement des questions sur l'incontinence urinaire, les rapports sexuels douloureux. Il est préférable d'avoir une telle conversation à un bureau, pas lorsque la femme est allongée sur la chaise gynécologique. Selon les recherches, 40 pour cent. les femmes ne comprennent alors pas ce qu'on leur dit. Ils sont ligotés et ce n'est pas étonnant. Si une femme souffre d'incontinence urinaire, il existe des traitements qui amélioreront grandement le contrôle de la vessie. Il arrive qu'une femme en périménopause souffre de démangeaisons des organes reproducteurs. C'est une maladie désagréable, mais de très bons résultats sont obtenus, par exemple, par la thérapie au laser, l'hydratation vaginale et les globules d'acide hyaluronique. La gynécologie esthétique offre de nombreuses bonnes femmes de tous âges. Si une femme mature a des lèvres élargies et ne peut donc pas s'asseoir, faire du vélo ou avoir des relations sexuelles parce que cela lui fait mal, vous pouvez l'aider. Il y a des conseils pour tout, mais la condition de base doit être remplie: la femme doit se rendre à un rendez-vous, elle doit informer le médecin de son problème.
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