La contraception - un sujet toujours sensible

Contrairement à de nombreux pays dans le monde - en Pologne, la contraception suscite de fortes émotions. Ce n'est pas pour nous une question purement médicale, mais également sociologique. Malheureusement, trop dépend de la politique. Avec le prof. Romuald Dębski, gynécologue, obstétricien, chef de la clinique de gynécologie et d'obstétrique du CMKP de l'hôpital Bielany de Varsovie, s'entretient avec Anna Jarosz.

Les femmes polonaises commencent à utiliser des méthodes de contraception éprouvées plus tard que la plupart des femmes en Europe. Anna Jarosz (magazine mensuel "Zdrowie") parle au professeur de la contraception polonaise contemporaine et de la manière dont nous traitons le problème de la prévention des grossesses non désirées. Romuald Dębski, chef de la clinique de gynécologie et d'obstétrique du CMKP de l'hôpital Bielański de Varsovie.

• Méthodes de contraception éprouvées Un Européen commence à utiliser vers 18 ans et une Polonaise vers 25 ans. Pourquoi cela arrive-t-il?

Prof. Romuald Dębski: Vous pourriez penser que c'est parce que la plupart des femmes en Pologne commencent les rapports sexuels plus tard que la plupart des femmes en Europe. Cependant, à la lumière des recherches menées par le prof. Zbigniew Izdebski, ce n'est pas le cas. Il s'avère que les femmes polonaises commencent à avoir des relations sexuelles lorsqu'elles sont adolescentes, tout comme leurs pairs dans d'autres pays européens. Il est vrai, cependant, que les filles polonaises n'utilisent aucune protection contre les grossesses non planifiées pendant les premières années de rapports sexuels. Cela est principalement dû au manque d'éducation sexuelle et à l'anti-promotion simultanée des agents hormonaux, ainsi qu'au prix élevé des pilules contraceptives et à leur accès difficile de diverses manières.

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R.D .: La situation est très diverse. La contraception efficace est le plus souvent utilisée par les femmes et les femmes jeunes et étudiantes après la naissance du premier enfant et avant le suivant, et par celles qui ne veulent pas accoucher à nouveau. Qu'est-ce que le savoir des femmes? Eh bien ... Il y a quelques jours, ma mère est venue me voir avec sa fille de seize ans, enceinte de 26 semaines. Elle a découvert la grossesse quelques jours plus tôt, car sa fille espérait toujours avoir ses règles. Ce n'est que lorsqu'elle a clairement senti le mouvement du bébé qu'elle a décidé de le dire à sa mère. À propos, il vaut la peine de dire que le moment de la grossesse dépend beaucoup de la cage dans laquelle vous grandissez ou de la religion. Dans les pays arabes, où les femmes ne vont pas à l'école et donnent naissance à des enfants, les adolescentes enceintes ne sont pas inhabituelles. En Europe, en Pologne, il existe un modèle de vie différent. Les femmes réussissent leur diplôme d'études secondaires, vont à l'université, font carrière et pensent aux enfants beaucoup plus tard. Ces femmes recherchent des méthodes de contraception efficaces. Vous avez mentionné la difficulté d'obtenir un bon contraceptif.

R.D .: Je pense que les tentatives d'augmenter la natalité en limitant l'accès à la contraception échoueront, car le manque d'accès à une bonne contraception se traduit par le nombre d'avortements. Dire au public que la pilule contraceptive est à l'origine d'un taux de natalité négatif est - pour le moins qu'on puisse dire - un grand malentendu. De nombreuses femmes, en particulier les jeunes, n'ont pas les moyens de se payer une contraception hormonale car l'emballage coûte entre 30 et 40 PLN. De plus, actuellement, un seul comprimé est partiellement remboursé, ce qui apparaît en pharmacie sous différents noms commerciaux. Le problème est qu'il ne convient pas à toutes les femmes. Par exemple, il ne devrait pas être utilisé par les filles qui ont de l'acné, car la pilule l'aggravera. Mais il y a un autre problème qui doit être mentionné ici. Les difficultés d'obtention d'une prescription pour un contraceptif peuvent résulter de raisons philosophiques. Si le médecin est contre la contraception, il tente parfois d'imposer également son point de vue aux patientes. C'est inacceptable!

Le code d'éthique médicale autorise le refus de délivrer une ordonnance pour un médicament dont l'usage est jugé immoral par le médecin. Mais un tel refus doit être noté dans les dossiers médicaux. Le médecin doit montrer à la femme un endroit différent, un bureau, où elle recevra une aide appropriée. Malheureusement, en Pologne, il est parfois difficile non seulement d'obtenir une prescription d'un médecin, mais aussi de la respecter. Il suffit que le chef du département soit un opposant à la contraception, et que sa femme soit la directrice de la seule pharmacie de la ville à laquelle de telles mesures ne se limitent pas.

Important

Pilule post-coïtale ou la pilule «après»

La contraception «après» (la pilule «après») est utilisée immédiatement après un rapport sexuel non protégé, par exemple lorsqu'un préservatif s'est cassé ou a glissé, mais aussi après un viol. Il existe trois préparations disponibles en Pologne: Escapelle (55-60 PLN), Postinor duo (90-100 PLN) et, disponible sans ordonnance, ellaOne (120-130 PLN). Cette contraception est encore controversée, car il s'est avéré que sa promotion ne correspond pas aux vues de trop de personnes et de groupes.

R.D .: Le problème est grave. Il est nécessaire d'expliquer quel est l'âge moyen d'initiation. Puisqu'il tombe à 17 ans, cela signifie que la moitié des filles ont commencé à avoir des relations sexuelles avant (peut-être entre 12 et 14 ans) et la moitié après 17 ans, par exemple entre 20 et 25 ans. années. Conformément à la législation polonaise relative à un mineur, il n'est pas possible de délivrer une ordonnance pour une pilule contraceptive. Jusqu'à l'âge de 16 ans, le consentement à toute procédure médicale, y compris la délivrance d'une ordonnance pour une pilule contraceptive, doit être donné par les parents ou les tuteurs légaux. Si la fille vient avec sa mère pour un rendez-vous, j'ai le droit de délivrer une ordonnance, à condition que la femme concernée soit âgée de plus de 15 ans. Si elle est plus jeune et que la mère souhaite que sa fille utilise une contraception, je dois informer le parquet qu'une personne de moins de 15 ans est sur le point d'avoir des rapports sexuels, ce qui est considéré comme un crime à cet âge. Si je n'informe pas les autorités, l'affaire se terminera là-bas lorsque la fille tombera enceinte et donnera naissance à un enfant. Le bureau de l'état civil est tenu d'informer le parquet de la naissance d'un enfant par un mineur. Entre 16 et 17 ans, une prescription de pilules contraceptives peut être délivrée pour le soi-disant par consentement mutuel, c'est-à-dire que la fille et son tuteur légal doivent convenir par écrit de l'utilisation d'une telle procédure médicale. S'il y a une relation saine entre la fille et la mère, la mère vient chez le médecin avec elle dans l'intérêt de la santé et de l'avenir de sa fille et ensemble, ils choisissent la bonne contraception. Malheureusement, il est toujours vrai que les jeunes filles ne peuvent parler que de la contraception à leurs amis, ou elles recherchent des informations sur Internet, ce qui n'est pas non plus une bonne solution.

R.D .: Recommander uniquement l'abstinence sexuelle conduit à un plus grand intérêt pour le sexe. C'est la règle du fruit défendu. Quant aux méthodes. Les jeunes filles ont des rapports sexuels par intermittence, mais changent également de partenaire de temps en temps. Chaque nouveau contact risque d'être infecté par des maladies sexuellement transmissibles. Par conséquent, dans de telles relations instables, je recommanderais l'utilisation de préservatifs comme méthode principale. En général, pour les jeunes filles, une bonne solution consiste à utiliser une contraception hormonale, qui protège contre la grossesse, et des préservatifs, qui protègent contre les infections.

La vérité sur le calendrier et les rapports sexuels intermittents

Le calendrier du mariage n'est plus promu même dans les enseignements prénuptiaux de l'église, ce qui démontre peut-être clairement la valeur de cette méthode. Les rapports sexuels intermittents sont également une méthode de contraception très peu fiable. D'ailleurs, de nombreuses femmes n'acceptent pas ce comportement de leur partenaire. Une dernière chose: aucune femme ne conçoit intentionnellement une grossesse non planifiée. Les grossesses non désirées résultent de l'utilisation de méthodes de contraception très incertaines.

R.D.: Ce nom «technique» est la science de la grossesse, qui repose sur une connaissance approfondie de son propre corps. On peut dire aussi que c'est une forme de régularisation naturelle des conceptions. C'est une méthode qui a sa place dans le conseil en contraception. Il y a des femmes qui, en plaisantant, ne veulent pas tomber enceinte un peu. S'ils le font, il n'y aura pas de malheurs, mais ils préféreraient que cela se produise dans un an.Pour ces femmes, les méthodes naturelles de planification familiale sont idéales. Quoi qu'il en soit, apprendre votre propre cycle, comprendre les changements qui se produisent dans votre corps et savoir quand vous pouvez tomber enceinte est très précieux. Mais vous devez également savoir que les méthodes naturelles limitent la possibilité de rapports sexuels. Et il faut ajouter que chez de nombreuses femmes, les jours fertiles coïncident avec une augmentation de la libido, c'est-à-dire un plus grand désir d'avoir des rapports sexuels. Ceci est notre biologie, car les rapports sexuels sont censés servir le but de la procréation. Il convient d'ajouter que la méthode contraceptive naturelle la plus efficace est la relation sexuelle uniquement dans la seconde moitié du cycle, quelques jours après l'ovation, qui est en fait lorsque le corps de la femme se prépare pour la prochaine menstruation et qu'elle-même ne veut pas de relations sexuelles, car ses seins lui font souvent mal. Les femmes qui souffrent de SPM ont envie de choses, mais elles refusent généralement le sexe. Une méthode naturelle recommandée est l'évaluation de la glaire cervicale, que nous appelons la méthode Billings. Cette méthode vous permet de déterminer à l'avance le moment de la fertilité, c'est-à-dire de connaître l'heure à laquelle la femme ne pourra pas encore tomber enceinte.

R.D .: Bien sûr, de nombreux facteurs déterminent notre fertilité. Par conséquent, je pense que la promotion de ces méthodes de régulation de la conception auprès de personnes qui ne peuvent pas les mettre en œuvre correctement est une grave erreur. Recommander de telles méthodes aux filles qui partent seules en vacances pour la première fois de leur vie est une idée fausse. Si une femme apprend à connaître son corps, acquiert de l'expérience, a un partenaire permanent, cette méthode peut lui être recommandée. Par curiosité, je voudrais ajouter que chaque année les parents d'enfants conçus selon la méthode Billings se retrouvent près de Paris. Sur la base des expériences de ces personnes, on sait que si une femme tombe enceinte deux fois en utilisant la méthode Billings, la troisième grossesse n'aura pas lieu.

Conversation importante avec votre médecin

La contraception doit être choisie individuellement pour chaque femme. Par conséquent, avant de recommander une forme ou une autre de contraception, le médecin doit passer un entretien détaillé et se renseigner sur les attentes du patient. Il n'est pas toujours nécessaire que ce soit une contraception hormonale. Après tout, il existe de nombreuses autres méthodes efficaces, dont le choix devrait dépendre de l'état de santé, du cycle menstruel, des préférences, du mode de vie et même de la nature de la femme, car la méthode qui nécessite une prise régulière de pilules ne fonctionnera pas pour une personne distraite. Il n'est pas vrai que chaque femme devrait subir de nombreux tests avant de choisir la contraception. Mais ils doivent être effectués lorsqu'une femme présente un risque de thromboembolie (elle a hérité d'une coagulation sanguine élevée). C'est la seule contre-indication à l'utilisation de la contraception hormonale.

La contraception hormonale est-elle dangereuse pour la santé?

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